La spécificité prodigieuse du christianisme est l’Incarnation : Dieu s’est fait homme. Très naturellement, il a été un enfant, d’une certaine manière le demeure, ce que passé Noël nous sommes portés à oublier. Ce que nous risquons alors de perdre de vue est la responsabilité vis-à-vis de Dieu qui nous incombe, la même exactement que celle vis-à-vis d’un enfant : le protéger. De quoi ? De nous-même pour commencer comme en ce monde de tout ce qui le dénature, le défigure, le falsifie. Il s’agit dès lors de lui faire grâce autant au moins que lui rendre grâce.
Ces deux sens – rendre grâce, faire grâce – se trouvent simultanément inclus dans le verbe bénir dont on remarquera pourtant qu’il sait à l’usage à quoi s’en tenir : nous bénissons Dieu, il nous bénit.