tact

Soi-disant « intact de Dieu », Jacques Prévert, dont j’ai déjà évoqué le manque précisément de tact dans son assertion.

Ce tact tout entier était celui d’Albert Camus, esprit trop ouvert au monde pour s’avérer par principe borné à ses limites : « Je ne crois pas en Dieu, c’est vrai. Mais je ne suis pas athée pour autant. Je serais même d’accord avec Benjamin Constant pour trouver à l’irréligion quelque chose de vulgaire et de… oui, d’usé. » [Le Monde, 31 août 1956]

La question n’est pas secondaire – non du sens que donne Camus à « usé », lequel probablement relève de l’acception commune -, mais de l’origine et des ressorts de cette perception d’usure. Ils sont nombreux, en filigrane souvent dans son œuvre, en plein jour dans la préface d’une réédition de L’envers et l’Endroit :  » Pour corriger une indifférence naturelle, je fus placé à mi-distance de la misère et du soleil. La misère m’empêche de croire que tout est bien sous le soleil et dans l’histoire, le soleil m’apprit que l’histoire n’est pas tout. »

Soleil porteur d’une fulguration spirituelle, extraite de Noces, sur une stèle gravée face au large de Tipaza : « Je comprends ici ce qu’on appelle gloire : le droit d’aimer sans mesure. »

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