Un dimanche dernier peu avant onze heures je croise dans la rue un gars que je connais un peu, sans plus, avec qui j’échange occasionnellement entre zinc et café.
– Tu vas où par là ?
– A la messe.
– Ah, tu es religieux, me dit-il, waouh ça me fait plaisir !
Il est musulman, je suis chrétien, ça lui fait plaisir et ça me fait plaisir que ça lui fasse plaisir.
– Chrétien, musulman, c’est pareil, me dit-il pour finir.
J’ai vu ce qu’il entendait par « c’est pareil » : quand nous prions, lui ou moi, c’est sur nous le même regard de tendresse que nous éprouvons. A cette douceur-là, c’est pareil.